Entomo à bruxelles

Tyria jacobaeae, séquestrateur de poison
Florence Gelbgras

Les poisons sont des défenses

Les plantes émettent ou sécrètent certaines substances pour attirer ou repousser les insectes. Ces substances sont appelées métabolites secondaires car elles ne sont pas directement impliquées dans la croissance, le développement et la reproduction normale d'un organisme contrairement aux métabolites dits primaires. On connait à l'heure actuelle environ 200.000 métabolites secondaires.
Ces substances servent notamment de protections aux plantes contre leur herbivores (tannins, alcaloïdes,...). Mais comme on sait que les équilibres sont dynamiques quand on parle d'évolution, certains insectes ont trouvé le moyen de détoxifier certains métabolites secondaires. Cela explique pourquoi les insectes peuvent être spécialisés sur un groupe de plantes.
Certains insectes sont même capables de se servir de ces métabolites secondair mêmees contre leurs parasites ou leurs prédateurs. Par exemple,les chenilles de plusieurs espèces d'Arctiidae, dont Tyria jacobaeae, peuvent séquestrer des alcaloïdes pyrrolizidiniques et de s'en servir comme défense. De plus, le composé est conservé et sert donc de défense au papillon adulte.

Son cycle de vie

A la fin du printemps, T.jacobaeae (Ecaille du sénéçon ou Goutte de sang) pond ses oeufs. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 300 oeufs, qui sont déposés par paquet de 30 à 60 oeufs sur la face inférieure des feuilles de Sénéçon. Les chenilles sont présentes en été. Après 5 mues, la chenille se transforme en une chrysalide qui restera dans la litière ou le sol durant la mauvaise saison. A la fin du printemps suivant, l'adulte émerge et pourra être observé jusqu'en aout.

Son plat préféré

Les oeufs sont pondus de préférence sur les larges rosettes ou sur les plantes en cours de montaison. Les larves de premier stade minent la feuille et n'en laissent que le squelette. Les larve des stades suivants vont monter sur le haut de la plante et consommer les feuilles et les fleurs en développement. Les chenilles  peuvent se nourrir sur les rosettes mais elles préfèrent les plants en fleur.

Présence à Bruxelles :

L'espèce a été observée un peu partout en périphérie, mais aussi à proximité du canal et à la Friche Josaphat.