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Lauwersmeer & Schiermonnikoog - 27-30 octobre 2013

Dernière mise à jour :

C'est peut-être la dernière équipée en Frise sur le Mars étant donné le petit nombre de participants... Pourtant, ce fut comme chaque année un voyage plein de couleurs, jeux de lumières, surprises ornithologiques ou autres avec en prime cette année une tempête à décorner les boeufs et faire s'envoler les longues-vues et les "vogelaars".  Un espoir à l'aire d'internet, le tamtam pour faire perdurer ce voyage si haut en couleur et en observations.

Le rendez-vous est donné le dimanche soir à 16h00 à Dokkumer-Nieuwe-Zeil... au sud-est du Lauwersmeer pour une quasi-vespérale  à l'observatoire de Pomp- le changement d'heure est là. Déjà les premiers cygnes sauvages et de Bewyck, canards chipeau, pilet, colvert, souchet, siffleur, sarcelle d'hiver, grèbe castagneux et huppé, foulque macroule, quelques oies cendrées, une grande aigrette, buses, épervier, et un dortoir de busards St-Martin - au moins 7 femelles et mâles tourbillonnent au loin.

Avec la nuit tombante, on remonte en voiture direction le nord du Lauwersmeer à Lauwersoog où le Mars est amarré.  On s'arrête brièvement à Ezumazeil pour nos premiers grands groupes d'oies et la première rareté du voyage, 3 oies des neiges parmi des Bernaches Nonnettes.  A première vue, on dirait des oies domestiques mais à bien y regarder de plus près, l'arrière train présente du noir - en fait les rémiges primaires de l'aile.

Arrivés au Mars, en attendant le repas, les discussions vont bon train sur l'annonce de la tempête du lendemain - vent à 11 beaufort annoncé.  Une chose est sûre, on ne naviguera pas ce lundi.

Lundi, 9h00, on rejoint les voitures pour un premier arrêt au port de Lauwersoog.  Brigitte y a vu la veille une rareté pour la région... A peine sortis des voitures, on commence à observer les goélands argentés, marins et autres - et on tombe rapidement sur un cormoran à l'allure un peu spécial :  Le bec est très fin, la couleur pas franchement noire - plutôt brunâtre, il y a une bosse sur la tête... plus tard, nous aurons l'occasion de voir ses pattes pas franchement noires comme chez le grand cormoran -une bague à la patte gauche : SEU... Il s'agit d'un cormoran huppé junévile qui était la veille entré en collision avec un bateau mais semble s'être remis.  Les longues-vues se mettent en position et les caméras se déchaînent.

Après un court passage shopping au magasin des pêcheurs, nous partons vers Ajun.  On fait un deuxième arrêt shopping pour les oublis des bagages, les cartes postales et les spécialités de la région et on part vers le sud sur les petites routes.  On s'arrête presque tous les deux cents mètres, à chaque groupe d'oies ou de courlis qui se nourrissent dans les prairies.   Les Bernaches nonnettes sont les plus nombreuses avec ça et là, des groupes d'oies cendrées.  Quelques groupes de d'oies rieuses mais pas de cravant ni de moissons.  Les vanneaux, étourneaux et quelques pluviers dorés complètent le tableau.  Quelques buses se laissent aussi observer. 

A la première tentative de sortir des voitures pour faire quelques pas, le vent annoncé est au rendez-vous... la tempête arrive.  On remonte donc rapidement dans les voitures et on repart vers les observatoires d'Ezumazeil.  Le niveau d'eau est bas même s'il a fortement monté depuis le samedi d'après Brigitte.  Quelques canards et oies - dont les premières cravants en petit nombre - mais pas les volumes habituels d'anatidés.   Les vagues sont impressionnantes et sur le Lauwersmeer et dans les roseaux.  On se croirait à la mer avec les embruns.  Les oiseaux doivent lutter contre le vent au décollage, volent à reculons ou se laissent déporter, espérant louvoyer comme le ferait un bateau remontant le vent.  La tempête est définitivement sur nous - les premières gouttes de pluie aussi.

Direction les voitures - on remonte vers le Mars pour aller s'abriter... même si celui-ci a un air un peu penché. Jan, notre skipper, l'a solidement amarré!    Le trajet du parking au bateau est aussi épique, on se penche, se tient les uns aux autres, la respiration est difficile et une rafale un peu plus forte nous sort facilement du droit chemin.  Il est près de 13h00, et on est bien content d'être à l'abri pour déguster une bonne soupe - merci Wilma.  Après la soupe, le traditionnel devoir fut distribué et un petit cours sur les laridés improvisé

Le vent se calme vers 15h30.   On se prépare donc pour une second vespérale - direction les prés salés de l'ouest.  Les vagues sur le Lauwersmeer et la mer de Wadden sont beaucoup moins impressionnantes.   Premiers dégâts de la tempête, un kibbeling kot sur remorque renversé sur le côté...  Quoique les oiseaux se soient mis à l'abri des roseaux, premiers limicoles et oies dans les premiers polders:  courlis, vanneaux, quelques bernaches.  Mais une belle surprise et une forte argumentation : buse pattue ou buse variable... une chance qu'elle se laisse observer... Au retour au bateau, on continuera à regarder les livres pour les différents critères... Mais il semble bien que Gauthier et Brigitte avaient raison pour la buse pattue - même si il s'agit d'une forme très claire - particulièrement sur le ventre...  Un juvénile apparemment.  Et puis c'est l'explosion : nous observons nos premiers beaux groupes de limicoles, centaines de bécasseaux variables, 5000 pluviers dorés.

Sur le chemin, on ne compte plus hélas, les arbres abattus par le vent.  Dans les villages, les échelles sont de sortie et les réparations des toitures déjà en place.  Dans les prés salés, les premiers grands groupes de Bernaches cravants - normal, elles apprécient particulièrement ce biotope... pluviers argentés et bécasseaux variables en grand groupe, et même un petit groupe de bruants des neiges...

Mardi, 8h55, départ pour le ferry et Schiermonnikoog.  Le vent est toujours bien présent et la température est descendue d'un cran mais le soleil pointe entre les nuages... On ne fera pas de vélo mais on échappera peut-être à la pluie.

Schier, l'île mythique, celle dont avait tant rêvé nombre de participants au voyage en mer de Wadden et dont on embrasse le sol en arrivant ! Mais avant de partir à ta conquête, Schier, nous passons la traversée sur le pont, d’où nous observons quelques phoques veau-marins et pas mal d’Eider à duvet ! Schier, nous voilà! La marée est basse... La première vasière nous offre déjà un monde de limicoles mais j'y reviendrai car, là, tout près de nous alors que nous observons la manœuvre d'approche du ferry, un étrange fuligule montre le bout de son bec dans les tourbillons aux abords du quai : un Fuligule milouinan femelle avec sa tache blanche caractéristique sur le front.  Dès que nous sommes au bas de la passerelle, on sort les longues-vues pour l'observer de plus près avec le grèbe huppé qui lui tient compagnie.

La décision est prise : on fera le trajet à pied - pas de vélo.  On met Monique dans le bus - elle vivra sa vie à partir du village et on entame la remontée vers la terre ferme le long de la digue créée pour accueillir le ferry.  Nous avons accueilli pour la journée un jeune couple franco-hollandais rencontré sur le bateau.  Premiers arrêts très rapides pour observer les limicoles se nourrissant dans la vasière : Bécasseau variable, Vanneau huppé, Barge rousse, Courlis cendré, ....  ça s'agite à qui mieux mieux.

Le vent continue à souffler du sud-ouest de manière assez forte : devinez, manque de pot, nous allons devoir marcher à contre-vent pour atteindre le village...  Ce sera deux kilomètres plein de surprises. Un cabanon sur la digue nous offre une première occasion d'observer les oies présentes.  Principalement des Bernaches nonnettes, quelques Oies cendrées.... on recherche les "exceptions"....  Une première Oie naine est repérée par Brigitte.  Toutes les longues-vues essayent de prendre les repères indiqués... ; la fameuse Oie naine est couchée, la tête dans les plumes....  Mais deux individus juvéniles, un peu bizarres sont repérés.   Des oies naines ? Pas vraiment.  Il y a bien le front blanc mais le reste de la tête offre un pattern un peu bizarre et le reste du corps est plus foncé....  Deux hybrides oies naines/Bernache nonnette ? Plus que probablement.  Pour restaurer la population d'Oies naines, des oeufs pondus en captivité ont été mis à couver dans des groupes de Bernaches nonnettes... Conclusion, quand on est une Oie naine parmi des milliers de Bernaches, n'est-il pas normal qu'on trouve son prince charmant ou sa dulcinée chez une Bernache....  Quelques centaines de mètres plus loin, on retrouve nos oies sous un autre angle et on peut les voir s'envoler : notre Oie naine, les deux hybrides et une Bernache nonnette... Les oies restant en famille lors de la migration, il s'agit plus que probablement d'un couple et de ces deux jeunes.... Ils se reposent malheureusement trop loin pour continuer les observations...

Tout le long du chemin vers le village, nous continuons à scruter les groupes de Bernaches nonnettes à la recherche d'autres oies... quelques cendrées et quelques Bernaches cravants, une Oie rieuse un peu perdue et que d'aucun prenne pour une nouvelle Oie naine.  On se protège toujours du vent comme on peut au hasard des fermes.  De grands groupes de Choucas des tours et de Pinsons des arbres mâles, les premiers Pinsons du Nord, des Courlis cendrés, Vanneaux huppé, Pluviers dorés viennent de ci de là, varier le menu avec l'un ou l'autre Pipit farlouse affrontant courageusement le vent.

Nous sommes presqu'au village quand nous repérons notre première Bernache à cou roux... C’est Thierry et Brigitte qui tombent sur cette surprise et elle est d'autant plus belle que ce n'est pas une mais 6 Bernache à cou roux qui se laissent observer ! Un si grand groupe, c'est une première pour nous sur Schier. On se contente en général d'un individu.  On reverra le même groupe un peu plus tard réduit à 5... Il y a eu un total de 8 individus observés en même temps sur l'île cet automne.

Pour le pique-nique, on se retrouve à l'ancien port de l'île, encore utilisé en été pour les petits navires mais bien vide aujourd'hui.  D'un côte de la digue, des centaines de Tadornes de Belon avec quelques Vanneaux huppés se nourrissent...  De l'autre côté, un Traquet motteux nous accueille dès l'arrivée.  La vasière qui jouxte le port accueille les mêmes limicoles qu'à l'arrivée avec en prime des Grands Gravelots. Quelques Chardonnerets élégants se nourrissent aussi dans la dune toute proche.

Dans l'après-midi, on remonte vers l'étang.  La pluie s'annonce.  Un troglodyte se fait entendre courageusement dans les buissons.  Arrivés à l'observatoire, et à l’abri de la petit averse, nous observons les nombreux canards sur l'étang.  Des Sarcelles d'hiver sont presque à nos pieds, des Canards colverts, chipeaux, souchets et quelques Oies cendrées nagent doucement tandis qu'un groupe mixte de laridés prend son bain au centre de l'étang pour éliminer les résidus de sel...Les plus grands groupes de canards sont en face bien à l'abri des roseaux.  Mais il est presque 3 heures, le bus pour le ferry est à 16h00 et si on ne veut pas le manquer, il est temps de prendre le chemin du village après un dernier coup d'oeil sur les Bernaches à cou roux qui se sont déplacées.

Dans le village, les effets de la tempête sont plus prononcés que sur le reste de l'île, quelques arbres couchés, des toitures abimées, le nettoyage est en cours.  En passant à l'arrière des maisons, on peut observer quelques moineaux pas farouches du tout et l'une ou l'autre mésange charbonnière.  C'est le moment pour une visite au VVV et au shopping du coin avant de se remémorer les moments forts de la journée en attendant le bus.  Le retour sera calme, il pleut, tout le monde est enchanté mais saoulé par le  vent et nous passons la traversée à l'intérieur du ferry.  Arrivé à bon port et comme il est encore tôt même s'il fait déjà noir, on passe au resto pour un kibbeling - pour les non-initiés : des joues de cabillaud panées et frites et à la poissonnerie.

Ce soir-là, on corrige le devoir : pas facile de mettre en correspondance le nom français du cri d’un oiseau avec l’espèce à part le plus classique: le roucoulement s’associant au pigeon ramier....

Cormoran huppé - Michelle G.
Cormoran huppé - Michelle G.
Hybride nonnette-naine - Michelle G.
Hybride nonnette-naine - Michelle G.
Bernaches à cou roux - Michelle G.
Bernaches à cou roux - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Bernaches cravants - Michelle G.
Bernaches cravants - Michelle G.
Lauwersmeer - Michelle G.
Lauwersmeer - Michelle G.
Sud du Lauwersmeer - michelle G.
Sud du Lauwersmeer - michelle G.
De Pomp - Michelle G.
De Pomp - Michelle G.
Cormoran huppé - Michelle G.
Hybride nonnette-naine - Michelle G.
Bernaches à cou roux - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Schier - Michelle G.
Bernaches cravants - Michelle G.
Lauwersmeer - Michelle G.
Sud du Lauwersmeer - michelle G.
De Pomp - Michelle G.
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